Après un départ en train d'Altkirch, des adieux sobres, par un beau  mercredi ensoleillé de fin d'été, je me retrouve dans le fameux direct  Altkirch-Paris, que certains ont déjà eu le loisir d'expérimenter. J'ai  trois sacs à dos bien tassés ! Mais pas mon billet de train, que j'ai  laissé sur ma table de nuit en vidant mon portefeuille pour ne rien  prendre de trop précieux ... Une amende plus tard, je débarque à Paris,  et je passe la nuit à la com' (ou communauté de l'Espérance, Porte  d'Ivry pour les néophytes) chez Julia, une fille que j'ai rencontré à  Segellangue (une semaine avec des scouts, des Allemands, et de la voile,  le bonheur !). J'y découvre une super ambiance, mais j'ai à peine  le temps d'en profiter que je prends le RER le lendemain matin pour  Roissy (avec l'achat de 2 billets à 17 euros parce que je comprends rien  aux zones ...). A l'aéroport, je rejoins Viviane, avec qui j'étais en  classe en 2ème année de l'INSA et qui travaille dans la zone duty free.  On discute de nos nouvelles années qui s'annoncent, et c'est la dernière  personne connue avant le grand bond !
Dans l'avion, je me sens un peu seul, me pose des questions, mais je  me sens surtout embarqué dans une aventure qui promet d'être  passionnante, avec impossibilité de reculer ! Une bière, un verre de  rouge et un café-cognac plus tard, je fais la connaissance d'un Allemand  de 19 ans qui vient de Freiburg (à 50 kms de chez moi !) qui part un an  pour son Civildienst (service civique) et là, je me dis que les  Allemands ne font pas les choses à moitié !
A la sortie de l'aéroport, je suis chaleuresement accueilli par Manu,  responsable des nouveaux arrivants, qui tient dans ses mains un beau  carton avec écrit AMECAA. On attend encore Romain, un volontaire avec  qui je vais faire le chantier de reboisement et on file l'appart  d'AMECAA à Lomé. On y rencontre les volontaires du précédent chantier,  qui nous conseillent et nous racontent leurs aventures, c'est comme un  passage de relais !
| Cyril, Kevin, Mélissa (les anciens) et Romain | 
Le lendemain, nous prenons les zems (taxi moto) dont je deviens fan  immédiatement. Nous sommes 3 expatriés (Charles, un autre volontaire est  arrivé dans la nuit) avec Manu, nous baladant sur le bord de mer, et il  suffit de lever la main pour que 4 chauffeurs s'arrêtent presque  immédiatement. Nous enfourchons les engins et c'est parti, la vitesse,  le léger recul au départ, et ce petit vent marin qui fouette le visage,  si salvateur sous cet air chaud et humide. Nous passons au consulat pour  nous déclarer et à la banque pour retirer des Francs CFA (1000 CFA  valent 1,50 euros). J'établis une règle de conversion (diviser par 1000  et ajouter la moitié) mais je me trompe et retire 30 euros au lieu des  300 désirés... Bref, on fait nos sacs et on rejoins Kpalimé en taxi, à  120 km au Nord de Lomé. On arrive dans un petite maison très sympathique  et nous rencontrons le président de l'association, Victor et les  volontaires Togolais avec qui nous allons partager notre vie sur le  chantier.
| La deuxième route du pays | 
Un tour au marché, à la cafette du coin et nous en prenons déjà plein  les yeux : ils y a des gens partout, l'animation est permanente ! Je ne  parle pas des véhicules, qui font aussi peur par leur conduite que par  leur état, et dont le klaxon leur permet de ne pas se faire oublier !
C'est l'anniversaire de Victor, et nous voilà déjà en train de boire  le sodabi (alcool de palme) et des bières bien fraîches. Après un  spectacle djembé/ballet, je me déchaîne comme je peux sur le dance floor  de bar d'à côté, et ça fait un bien fou !
Dimanche, nous entrons tous dans un minivan et prenons la direction  de Lavié, lieu du chantier. Une baraque trois pièces nous attends, et  sans tarder, nous installons les nattes et les moustiquaires. Nous  cherchons l'eau à 100m et il n'y a pas d'électricité ! On cuisine sur  des barbecues de tôle et on s'éclaire à la lampe à pétrole ! Les  feuillés sont creusés et la douche est prise avec un seau d'eau et un  gobelet. Un vrai camp scout en somme !
| Le dortoir | 
Après la messe (animée au djembé, mais célébrée en Ewe (dialecte du  sud Togo), nous rendons visite au chef du village pour lui annoncer  notre arrivé, et la bouteille de sodabi est immédiatement sortie, en  signe de bienvenue ! (officielement pour nous laver les pieds, mais  c'est plutôt l'estomac qui bénéficie de se lavage !).
Nous avons principalement deux chantiers : l'aménagement des abords  du campement (ou QG) et l'entretien de l'arboretum sur les flancs de la  colline d'à côté.
Nous avons passé une grande partie de la semaine sur le premier, avec  nivellement du terrrain, bêchage à la pioche et la houe, repiquage  du gazon et arrosage de ce dernier (la pluie le fait bien mieux que  notre tuyau !). En effet nous sommes toujours dans la saison des pluies,  mais modérée (septembre/octobre). Du côté de l'arboretum, armés de nos  coupes-coupes, nous avons principalement défriché du terrain.
| Avant | 
| Après | 
Nous passons le week-end à Kpalimé, c'est l'occasion de faire des  courses, de passer au cyber (!) et de faire la teuf ! Motivé par ma  passion pour la moto, j'ai aussi pris des cours d'un ancien volontaire,  conducteur de zem ! Sous une pluie battante (essorage de polo  nécessaire), j'ai accéléré, slalomé, passé les vitesses, pour finalement  conduire en ville au bout de 2 heures ! Il reste encore du boulot, mais  le gros est fait ! 
En fait, j'ai pour projet de visiter le nord togo à moto pendant 5  jours, la durée libre entre les deux chantiers ! Rien n'est joué, mais  ce serait super !
Voilà je vous laisse et vous dit à une prochaine, pour plus de détails et d'anecdotes !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire