lundi 28 mars 2011

Sea, Snow and Sun

Les montagnes me narguaient depuis si longtemps qu'il a bien fallu que j'aille y faire un tour, pour voir de près ce que ça pouvait donner. Mes douleurs au pied étant toujours présentes il y a quelques temps, j'étais allé voir un ostéopathe pour être fixé sur la démarche à suivre. Les nouvelles ont été plutôt bonnes puisqu'il m'a dit que je pouvais reprendre le sport, à condition de ne pas trop forcer et de porter une "chaussette" pour protéger ma cheville. C'est donc avec un grand plaisir que j'ai pu répondre oui à Njiva, un copain de Niels (qui occupait ma chambre) quand il m'a proposé d'aller skier à Cypress un dimanche après-midi. Et oui, dimanche après-midi, et même soir je devrais dire puisque nous avons dévalé les pistes du petit mais onéreux domaine de Cypress Mountain de 4pm à 9pm. Les tarifs sont "réduits" après 4pm donc j'ai pu me lancer sur les pistes qui me faisaient de l'oeil depuis ma chambre. Ce n'est donc pas la qualité ou la taille du domaine qui vaillent le coup mais sa proximité avec la ville et surtout la vue qu'il offre sur l'océan et le soleil couchant. Nombreux sont les skieurs et snowboarders qui s'arrêtent et sortent leur appareil photo quand l'instant magique survient : le soleil qui devient orange puis rouge avant de disparaître derrière Vancouver Island. Ce sont alors les projecteurs qui prennent le relais et permettent d'encore profiter de toutes les pistes jusqu'à 10pm. C'est donc sur une note sportive, chassant tout le blues du dimanche soir, que la semaine peut commencer !

Le soleil disparaît derrière Vancouver Island

Ici, le ski commence à 4pm et finit à 9pm !

C'est sous un beau soleil de pré-printemps que la journée du dimanche 20 mars commençait. J'enfourchais mon vélo pour retrouver Trish et Kerry, du High Kelly Ranch, qui descendaient au très chic Sutton Place Hotel. Je les ai retrouvé dans le hall, et nous avons pris un café ensemble. Ça m'a fait très plaisir de les revoir et ils étaient contents de voir que tout se passait bien pour moi. C'était aussi étrange de les voir en ville après avoir passé 2 mois avec eux dans le ranch ! 

Puis j'ai repris mon vélo direction le port de Granville Island. En effet, j'ai rejoins un club de voile grâce à Meetup (encore !). J'étais allé les voir le dimanche précédent, mais pour finalement juste les aider à déménager leur local. Le temps était aujourd'hui parfait, venté et ensoleillé. Dans ma course pour arriver au port, je suis tombé sur la parade de la  CelticFest de Vancouver, à la suite de la Saint Patrick. J'ai donc rapidement sorti mon appareil photo, et réalisé des clichés tant bien que mal sur mon vélo, le temps jouant contre moi.

Arrêté pour trouble à l'ordre public ...

La Royal Canadian Mounted Police (RCMP)

J'ai donc retrouvé Neil et Kit, deux marins chevronnés ainsi que le fils de Neil et Tiffany, une nouvelle comme moi dans l'association. Après avoir fixé deux glissoires sur Resolute, le bateau de Kit, nous nous dirigeons vers English Bay au moteur, avant de hisser les voiles. Le vent souffle bien et le soleil est de la partie ! J'ai de suite droit à la barre et nous voilà tirant des bords entre les cargos, avec vue sur Stanley Park, Downtown au loin les montagnes de Cypress, Grouce et Seymour. Grâce à Tiffany, qui avait acheté le pic-nic de midi, nous mangeons sur le bateau. Mais le vent souffle, et les quelques minutes passées à l'intérieur à couper le fromage et le pain nous donnent vite un bon vieux mal de mer. Après un quart d'heure au grand air, je suis d'aplomb. Ce n'est pas le cas de Tiffany qui nourrit les poissons. Nous poussons presque jusqu'au Lighthouse Park avant de reprendre la direction du port. C'est toujours un plaisir de naviguer par un si beau temps, et je me suis rappelé avec nostalgie des sorties au Grand Large à Lyon et du week-end à Bandol d'avril dernier.

Départ au milieu des buildings

Du paddle dans English Bay.

20 petits nœuds, ça fait gîter le bateau !

Fier comme Artaban !

Après avoir amarré le bateau, remis l'annexe sur le deck et passé un jet d'eau, nous nous séparons. J'en profite pour flâner sur Granville Island et retourner au centre pour voir ce qu'il reste de la CelticFest.

Le Granville culturel

Ville, mer, montagne, mais quel est le message ?

La puissance de la cornemuse !

Sur Meetup (toujours !), j'ai trouvé une sortie d'un week-end avec le groupe des Mountainers dans le Tetrahedron Park. J'en parle à Alex, un copain rencontré à Educacentre (pour ne pas changer) et on s'y inscrit tous les deux. Manque de pot, l'organisateur de la rencontre annule la sortie car la cabane dans laquelle nous devions passer la nuit est complète. Mais il en fallait bien plus pour nous décourager ! J'en ai parlé autour de moi, et grâce à Chris, un collègue, on trouve notre plan de secours : une cabane de 30 personnes dans le Garibaldi Park, dans les hauteurs de Squamish, à mi-chemin entre Vancouver et Whistler. Des amis nous prêtent des raquettes, Chris me remet un sac à dos avec réchaud, gamelles, guêtres, pelle à neige et bâtons, il ne me reste plus qu'à passer à MEC (Mountain Equipment Co-op) acheter la carte. MEC, c'est le Décathlon canadien amélioré : du bon matos, des spécialistes et une bonne gamme de prix. En plus, ils louent tout : matériel de camping, de kayak, d'escalade et de sport d'hiver. Que demander de plus ?

Vendredi, après le boulot, je prépare mon sac, ainsi que la traditionnelle Tartiflette, mais avec les moyens du bord : mozarella à la place du reblochon et bacon pour les lardons. Comme d'habitude, je m'attarde à une soirée et je termine la préparation à 2 heures du matin. Je me lève à 7 heures pour rejoindre Alex à Budget, pour louer une voiture. Il arrive à 9h30, une demi-heure après moi et manque de pot sans sa carte de crédit (uniquement celle de débit). C'est donc Maud, sa copine, qui nous l'apporte, et que je remercie encore, aussi bien pour ce trajet que pour le délicieux cake qu'elle nous a préparé. Nous partons finalement après 11 heures. Une pizza avalé, du Nutella et des bouteilles d'eau achetés, et nous nous lançons dans le chemin forestier qui mène au parking, éprouvant notre belle Toyota Corolla blanche de location. Depuis le début, j'ai une appréhension  pour la plante de mon pied qui se fait toujours un peu sentir. Nous n'allons pas jusqu'au parking, la route commençant à être bien glissante. On chausse nos sacs et nous voilà partis, raquettes sur le dos. Au parking, on découvre qu'il faut payer pour la nuit. Le concept est particulier, il faut remplir un formulaire sur une enveloppe, mettre l'argent dedans (2*10 CAD), la mettre dans une boîte cadenassée et garder le reçu. Honnête le système ! Dans la montée, on croise des skieurs et snowboardeurs qui descendent ! La première partie se fait dans les bois, tandis que la deuxième se fait sur une arrête. Nous la traversons plusieurs fois, ce qui nous fait découvrir et redécouvrir les magnifiques paysages de part et d'autre. Le soleil qui avait été annoncé absent est finalement de la partie et rend la marche beaucoup plus agréable. J'aime toujours autant la vue qui se laisse découvrir au rythme des pas lorsqu'on arrive à un col. D'abord, on ne voit que le ciel, ensuite c'est un premier sommet qui se laisser apercevoir, et c'est progressivement les versants puis toute la vallée qui s'offre à nous. Après 3h30 de marche, on voit enfin au refuge. Enfin ce qu'il reste de visible c'est-à-dire une fenêtre et un panneau solaire. Le contraste avec l'été est saisissant ! Il doit presque y avoir 3 mètres de neige ! On rentre et c'est bondé ! Il y a 30 lits qui sont déjà tous pris. On s'installe donc sur des bancs de la salle commune. On refait un petit tour dehors et on découvrir des tentes à gauche et à droite. Et si le vrai luxe, c'était l'espace ? Des Belges sont passés par là puisqu'un grand "Belgium" est écrit dans la neige !

Objectif : Elfin Lakes Shelter

Eté vs. Hiver

On retourne dans le refuge pour profiter de notre repas du soir. Alex engage la conversation avec un couple Belge, qui sont justement les auteurs de la fameuse inscription. On discute bien, et on partage notre repas, leur brownie contre nos Prince et notre Nutella !

La nuit sur le banc n'est pas des plus confortable, mais elle est tout de même reposante, et malgré l'agitation matinale, nous ne nous levons qu'à 8h. A 9h, nous attaquons un petit sommet qui se situe 300 mètres plus haut. Le ciel est bleu et le soleil commence à taper. Les lunettes de soleil ne sont pas de trop, et la crème solaire nous fait même défaut. Nous suivons les traces de skieurs de randonnés et quand nous arrivons en haut, le paysage est magnifique. Nous avons même droit au spectacle des skieurs qui descendent sur la neige vierge ! A que ça donne envie ! On fait quelques photos, on marche le long de la crête, et c'est reparti pour la descente. C'est là que nous somme vraiment jaloux : autant les raquettes rivalisent et sont presque meilleures à la montée, autant elles sont trop lentes à la descente. C'est sûr la prochaine fois, on essaie le ski !

Qui a dit qu'il n'y avait plus de neige fin mars ?

Prochaine étape : le ski de rando

The Team : Alex & moi !

La descente est bien longue et quand nous faisons une pause pour manger, alors que le temps était beau jusqu'à présent, il se met à neiger. Comme d'habitude, je commence à avoir froid aux doigts, et bien que le repas soit bon et la vue belle, nous nous remettons rapidement en route. La voiture est toujours là, et nous reprenons la direction de Vancouver sur la route qui longe la mer, avec le sentiment d'avoir passé un bon week-end ! Et il me tarde déjà de rencontrer Benoît, l'Insalien qui fait le tour du monde à vélo et qui doit arriver à la maison ce soir !

jeudi 17 mars 2011

City life


Je suis content, je suis enfin passé dans l'Insatiable, le journal de l'INSA de Lyon. Pour moi, c'est le journal annonciateur des vacances. On nous le distribue à l'entrée du Beurk, pardon du Castor et Pollux, le restaurant universitaire, et il nous occupe bien jusqu'à ce que l'on s'asseye devant nos assiettes. Entre des revendications pseudo-politiques et bien d'autres bien Insaliennes, on trouve le moyen de s'amuser un peu. Je me rappelle surtout des mythiques aventures de Tintin détournées : "On a marché sur ETIC" et "Vol 714 pour Oyonnax". C'est donc un grand honneur pour pour moi que celui de paraître dans ce journal si prestigieux !

Mon oeuvre !

Samedi 5 mars, c'était le Festival du Bois. Un festival de musique francophone à Maillardville, un quartier francophone dans la banlieue de Vancouver fondé par un curé québécois, à Coquitlam. Je m'étais inscrit en tant que volontaire en arrivant à Educacentre, pour sortir un peu et donner un petit coup de main. J'ai hésité avant d'y aller, car c'était la dernière occasion pour aller rendre visite à Jelena sur Vancouver Island, puisqu'elle s'envolait ensuite pour le Mexique, mais je me suis dit que je m'était engagé. J'ai passé la journée à surveiller l'entrée d'un parking, c'était passionnant, mais j'ai pu discuter avec un Chinois en Grade 12 (terminale) en anglais et en français. Juste avant de partir, j'ai fait la connaissance de Ben, un Français de Barcelonnette, qui habite à 4 blocks (rues) de chez moi. Je me retrouve chez lui pour boire une bière, je fais la rencontre de ses collocs et on file en ville pour sortir un peu. En fait, il faut savoir qu'au Canada, il faut s'y prendre bien plus tôt qu'en France, et après 9h, c'est galère. Je m'explique : je ne sais pour quelle raison, mais les bars aiment avoir une file devant leur porte d'entrée. Alors vers 10h, on commence à voir des gens qui attendent un peu partout. On joue le jeu, et on s'apprête à attendre 20 minutes. Mais pas de chance, c'est l'anniversaire d'un type, et des gens nous passent devant au fur et à mesure. Au bout de 30 minutes, je m'aperçois que le type qui était juste devant moi vient de rentrer et qu'il y a maintenant 20 personnes devant moi ... Même si je ne suis pas difficile, je m'énerve un peu et dis aux 2 filles qui arrivent d'aller faire un tour derrière, comme tout le monde. C'est pas évident de faire passer le message en anglais, en étant ferme mais sans être agressif ! Et puis fatalement, on passe pour le lourd de service. Finalement, force de combine, en présentant les 2 pièces d'identités obligatoire, on rentre après 1h de queue ! On boit notre bière avec Ben, on fait la rencontre de types et puis on rentre, et on se promet que la prochaine fois, on s'y prendra plus tôt !


La semaine d'après, après une soirée sympa chez Juan, un Suisse-Argentin avec qui j'aurais pu habiter, on marche avec Ben sur Granville direction le dernier Skytrain. On entend deux filles qui parlent français et pour le délire, on discute un peu. "Vous êtes français ? ça fait longtemps que vous êtes là ? vous faites quoi ? vous venez d'où ?" Et fatalement, elles sont toutes les deux en année d'échange à Sciences Po ... Strasbourg ! Des Sciences Po, j'en ai croisé ! Lucile, au Togo, des copains/copines de Juliette à Strasbourg, et maintenant Vancouver ! Pour le fun, je dis que je connais Valentin Heimburger, un copain de Juliette. Et surprise elles le connaissent. Alors on s'échange rapidement nos coordonnées. Facebook oblige, je donne mon nom de famille. "Censi !?! mais tu es le frère de Juliette ?" "euh ben oui !" et voilà comment boucler la boucle à 9000 km de l'hexagone ! Le monde est si petit !


Au boulot, je sympathise bien avec Julian, un Danois de 2 ans de plus que moi. Il est arrivé au Canada il y a 2 ans, et après quelques petits boulots il s'est trouvé un poste de graphical designer dans la boîte. Entre temps, il a passé 6 mois en Inde, et il habite désormais sur Bowen Island, une île à l'Ouest de West Vancouver. C'est une île carrément bobo, où l'on ne compte plus les profs de Yoga, les sculpteurs, musiciens et autres artistes. C'est une île que l'on choisit pour son bien-être et pour son style de vie. Le grand sujet de conversation des habitants de l'île, c'est le commuting (les transports). Parce que fatalement, il faut soit prendre le ferry, puis le bus ou le watertaxi et arriver directement à Downtown. La dernière solution à la mode pour aller travailler serait même d'utiliser un parapente à moteur !

Non, l'hydravion-stop ne fonctionne pas ...

Adieu petit watertaxi !

Alors jeudi c'est décidé, je passe la soirée chez Julian. Après 30 minutes de watertaxi, au large du Stanley Park et de West Vancouver, on arrive dans le port de Bowen Island, caché dans une petite crique au milieu de l'île. De là, on marche une petite demi-heure à travers la forêt pour arriver chez lui. Dès que l'on arrive, on sent le calme et la tranquillité de la nature vaincre le stress et le bruit de la ville. On boit quelques bières, on savoure un petit gratin dauphinois et on passe une soirée bien reposante. Le lendemain, le grand voyage reprend et c'est la sa propriétaire, une professeur de cinéma à l'université d'art et de design Emily Carr qui nous conduit jusque dans Downtown, en prenant le ferry. Dans ce dernier, on déguste les quelques crêpes que j'ai eu le temps de préparer, en appréciant le contraste mer/montagne.

"Welcome on Bowen Island"

Petit restaurant cosy à 30min de Downtown

Bateau, boulot, dodo ?

Pour peur de ne pas être au niveau en anglais et pour mettre en place un système d'amélioration continue, je me suis inscrit à l'une des nombreuses écoles de langues de Vancouver. Sur les conseils de Matthias et Sophie, rencontrés par l'intermédiaire d'Educacentre, je signe pour 12 cours à Urban Learning Canada, un école pas trop loin de mon travail. Je décide de suivre des cours de conversations, par groupe de 3/4. Pour mon premier cours, je tombe sans surprise avec 3 étudiants du Japon et de Corée. En effet 90% des étudiants sont asiatiques et sont arrivés à Vancouver avec peu ou pas de connaissances en Anglais. Ma voisine, dont ce sont les premiers pas en anglais, me dit "Can you speak slowler ?" sans détacher les yeux de son petit carnet de traduction anglais/japonais. Je me dit que je suis pas tout à fait dans un groupe de mon niveau, mais finalement je m'y fait et j'apprends tout de même des mots spécifiques et aussi une part de culture asiatiques !

Le lundi suivant, Ben me propose de nous retrouver dans un bar car le billard est gratuit le lundi soir. Je me dis que c'est une bonne occasion pour boire un coup, et reprendre le billard après avoir rapidement essayé au ranch avec Derryl. Le bar s'appelle Army Legion, et je découvre le vrai bar américain ! Tenu par une Irlandaise d'une cinquantaine d'année, des habitués regardent un match de hockey tandis que d'autres se retrouvent pour la partie de billard hebdomadaire. D'autres encore jouent au shuffleboard, sorte de curling de bar, sur de grandes planche de bois polies recouvertes de sable doux pour limiter les frottements. Avec Ben, Mike, son colloc Canadien et Janice, une amie cino-canadienne de Ben, on alterne les parties de billard et de fléchettes, au son des groupes de blues et de country qui se relaient sur la petite scène. On se lance aussi dans lancer de quarters (25 cts) dans une choppe avec rebond  ou encore dans le retourné de sous-bock. Avec un bon entraînement, j'arrive à en retourner 15 d'un seul coup !
C'est sûr, ce bar deviendra le repère du lundi soir !

Billards, fléchettes, flipper et même shuffle board, pas de quoi s'ennuyer !