Depuis quelques jours, j'essaie de trouver des rimes en -o pour un bon titre, et au final il y a de quoi faire, et en plus ça correspond bien à Vancouver. Voici les résultats du tirage : métro, boulot, dodo (classique), mais aussi vélo, bateau, (ski de) rando, pédalo (bon faut pas exagérer).
Bon, je vous laisse deviner l'origine du projet, ça commence par Meet... et ça finit par ...up. Le rendez-vous annulé il y a 2 semaines, et finalement remis à l'ordre du jour par son créateur. Avec Léo, qui est venu au match des Canucks, Breton d'origine (Rennes et St Malo, ça ne rigole pas !), kayakiste émérite, et randonneur des chemins de St Jaques de Compostelle, on décide de s'y inscrire. Pour ne pas changer, je passe le jeudi soir à MEC louer le combo ski de rando + matériel d'avalanche. Je me retrouve donc avec des skis, des chaussures de ski de rando (réglables pour permettre la marche), des peaux de phoques (c'est du synthétiques ne vous inquiétez pas), des bâtons, une sonde, une pelle à neige et un ARVA dans les rues de Vancouver.
Vendredi, je me remets aux fourneaux pour une tartiflette (mais on change des fois ?), et préparer tout le matériel dans ma chambre. Et l'air de rien, il y a de quoi faire ! Les plus observateurs auront remarqué le paquet de Prince au dessus des gants, à gauche des chaussures, directement importés de France !
Le ski de rando, c'est avant tout beaucoup de matos |
Samedi matin, c'est le triathlon qui commence. J'attaque par le métro, le sac sur le dos, les chaussures et les skis sur les épaules. C'est dans cette tenue que j'arrive à Burrard Station, le quartier financier avec les grattes-ciels des banques comme TD (Toronto Dominion), BMO (Banque of Montréal), Scotiabank, RBC (Royal Bank of Canada) ... Je retrouve Léo, et Lee puis Lee, un anglais d'origine Bretonne ! Il a étudié à Bristol puis à Southampton, on devine rapidement l'architecte naval ! Il est arrivé au début de l'hiver à Vancouver, et il a soif d'outdoor. Son dernier achat, un 4x4 d'occasion, un Ford Explorer, pour 2000$. Un moyen de frimer la semaine ? Non, c'est juste pour les randonnées du week-end ! On retrouve 3 autres personnes à North Vancouver, et c'est parti pour Horseshoe Bay d'où part le ferry pour Gibsons et la Sunshine Coast. Le week-end commence bien. Après 40 minutes sur l'eau, on reprend la voiture et hors de la route principale, le 4x4 prend toute son importance. Lee maîtrise parfaitement la conduite sur neige, et nous économise une bonne partie de l'approche, et derrière le 4x4 de location suit tout aussi bien.
Et voilà, on chausse, on met les peaux sous les skis, on chausse le sac et c'est parti ! Mes chaussures sont un peu étroites, mais je me débrouille, et il faut prendre le geste. Autant il faut lever le pied et les genoux en raquettes, autant en ski il faut tout faire glisser : lever le ski serait une perte d'énergie inutile. Même dans la poudreuse, la spatule prend et ça glisse tout seul. Je suis impressionné par l'efficacité de la peau de phoque, pas moyen de reculer ! Comme en raquette, il faut jouer avec les cales pour les talons, afin de compenser la pente.
Faire sa trace, quel bonheur ! |
Nous avons raté le sentier, et nous descendons donc à travers une portion de forêt pour rejoindre un lac gelé. Première descente, et première gamelle, c'est raide ! Et avec un sac chargé sur le dos, pas facile de prendre les virages. La sangle au niveau de la poitrine à toute son utilité dans ce périlleux exercice. La traversée du lac à quelque chose de magique en ce mois d'avril. Tout est blanc et plat, et l'on sait qu'une eau pas très chaude nous attend juste en dessous. Bon j'exagère, il n'y avait pratiquement pas de danger, mais la scène valait le coup !
Dans l'après-midi, on arrive au refuge, et l'on s'installe. J'en veux encore, le sentier étant surtout sous forme de traversée depuis le début, avec peu de dénivelé finalement. Avec Léo et Lee, on veut se rendre 400 mètre plus haut à un deuxième refuge (1500m d'altitude seulement !).
Toujours autant de neige ! |
On vide nos sacs, ne prenons que l'essentiel, et c'est parti. Le chemin est vierge mais se laisse deviner, et l'on se succède pour faire la trace. Après 2 heures (et oui, on débute ...), on arrive au deuxième refuge sous un ciel très nuageux.
Après l'effort, le réconfort : chacun son Prince™ ! |
De retour vers le premier refuge, on fixe nos chaussures et l'on profite enfin pleinement des bonheurs de la descente. Ce n'est qu'à mi-chemin que l'on retire nos peaux, qui nous ralentissent l'air de rien. Ca va plus vite, c'est sûr, mais une simple montée d'un mètre devient un vrai challenge. Il faut limite déchausser ! En tout cas, c'est méritée, et le slalom sur un chemin de rando a vraiment du bon !
Le lendemain, c'est sous une bonne neige que nous reprenons le chemin du parking. C'était plutôt plat à l'aller, c'est la même chose au retour. Une mauvaise lecture du GPS (ah la technologie), nous rallonge un peu le parcours, et l'on peut enfin se faire plaisir sur la dernière partie qui descend bien.
C'est sûr que c'est plus rapide que les raquettes ! |
La neige se transforme alors en pluie au niveau de la mer, et nous prenons un bon repas tous ensemble dans un restaurant sur la côte. Pour ma part, ce sera du saumon au sirop d'érable avec une bonne bière !
Un bon repas en bord de mer pour terminer l'aventure |
Au final, une super initiation au ski de rando, que je continuerai, c'est sûr ! C'est un sport très abouti, qui ne demande pas beaucoup d'infrastructures, de bonnes cuisses, un peu de matériel et surtout qui offre une juste récompense, à la hauteur des efforts fournis !