Je m'étais arrêté la dernière fois au bus qui me ramenait de Jasper à  Kamloops, des souvenirs pleins la tête, des fourmis dans les jambes.  Une fois arrivé à la station Greyhound de Kamloops, j'ai pris le taxi  jusqu'au sweat lodge pour suer une dernière fois avant 2011. Dans le  taxi, je regardai les chiffres du compteur monter vertigineusement,  comme une horloge qui compterait les secondes et les convertirait en  cents. 20 CAD plus tard, je débarque au sweat, le premier round ayant  déjà commencé. Je me sens de retour presque chez moi, dans un  environnement chaleureux et familier. Je retrouve chacun des membres  avec beaucoup de plaisir, et raconte mes aventures à Jasper, encore  toutes fraîches. Comme j'ai raté le premier round et que tout le monde  veut continuer, nous avons le droit à un 5ème round ! J'apprécie  beaucoup le geste. Puis, comme d'habitude, nous fumons le calumet.  Enfin, Nouvel An oblige, le buffet est bien fourni, et j'improvise de  petits fours avec des biscuits, du beurre et des huitres fûmées. On se  régale, et, pour la première fois dans ce lodge, je prends des photos,  pas de l'intérieur bien sûr, mais du repas, et surtout des lâchers de  ballons. En effet, Debbie, la femme de Niels, a rapporté des sortes de  mini-mongolfière. David et Dave se chargent de l'allumage et du  décollage. Doucement, le ballon monte, portant son message de voeux pour  cette nouvelle année dans le ciel de Kamloops. Bientôt, ce n'est plus  qu'une étoile dans le ciel et il disparaît dans les nuages.  Quel beau  moment de poésie !
| Un beau travail d'équipe | 
De retour au ranch, je  retrouve mes marques. Le break de Jasper m'a fait du bien, et me fais  attaquer la Nouvelle Année d'un nouveau pied, avec de nouveaux  objectifs. Je veux être un peu plus efficace dans la découpe du bois, et  j'insiste auprès de Kerry pour utiliser la tronçonneuse. Ainsi, je suis  indépendant et peux travailler seul, du tronc à la bûchette. Je  commence aussi à songer doucement au retour à Vancouver et à la  traditionnelle recherche de stage. Je commence à me mettre à la quête de  lettres de recommandation, de professeurs, de Kerry et de gens pour qui  j'ai travaillé en stage. Il me faut aussi traduire mon CV, à la  Canadienne.
| Cool, je peux m'amuser avec la tronçonneuse ! | 
| Soyez pas jaloux, c'est qu'un casque ! | 
A l'écurie, la vie continue, et,  bien que je me concentre plus sur le bois, je m'intéresse tout de même à  ce qu'il se passe. Un jour, je sais que le vétérinaire passe, aussi je  décide de m'attarder un peu devant les stalles pour voir comment il  procède. Quand j'arrive, il a déjà castré les deux "colts", mâles de 2  ans. La sciure est rouge par endroit et les chevaux bien assommés. En  effet, pour les ausculter, il ne faut pas que les chevaux soient  nerveux. Une petit piqûre bien placée rend le plus fourbe des chevaux  docile comme un enfant fatigué en deux petites minutes. Je suis  impressionné et comprend la notion de "dose de cheval" ! Toute cette  masse qui devient presque amorphe, c'est dingue ! C'est le moment choisi  par le vétérinaire pour vérifier l'état de santé de la bouche. Il passe  une sorte de pince inversée dans sur les dents du cheval qui lui  maintient la bouche ouverte, avec une lumière pour voir ce qui ce passe à  l'intérieur. J'avais vu des chargeurs de perceuse en entrant et me  demandait à quoi il servait. J'ai eu droit à la réponse en image : le  vétérinaire s'en sert pour nettoyer la bouche du cheval, comme un  dentiste avec sa fraise, avec une petite différence d'échelle au  passage.
Quelques jours plus tard, c'est le  maréchal-ferrant qui vient pour s'occuper des sabots des chevaux. Il a  donc fallu rassembler les chevaux à l'écurie pour que chacun puisse se  faire refaire ses ongles ! Je suis donc allé chercher Remington et Joe,  avec Donna. Nous avions juste les rennes car nous devions les ramener à  crue. Je me suis aidé de la clôture pour monter sur mon destrier, et  nous avons traversé le ranch enneigé, sous un beau soleil d'hiver. Pas  de folie, nous sommes restés au pas, mais les sensations étaient  vraiment bonnes, et la chaleur du cheval sous les fesses agréable.
Pas  stressé pour deux sous, le maréchal-ferrant attrape chacune des jambes  du cheval, lui coupe ce qui dépasse à l'aide d'une grande pince et  termine le travail à la lime. Un peu comme une manucure, sauf que je  n'aimerai pas retrouver ces ongles dans ma salle de bains : ils font  bien 10cm de diamètre et le chien les ronge joyeusement comme un bon os !  Il a une technique et une position pour chacune des tâches qu'il  effectue, afin de bien maintenir le sabot sur son tablier de cuir épais.  Hélas, il n'avait pas sa forge avec lui et n'a pas posé de nouveaux  fers.
Les derniers jours au ranch dans le prochain épisode ! 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire