vendredi 1 juillet 2011

Randonnee au pays des ours

Et voila, je l'ai fait : je suis arrive a Banff ! Et comme je l'annoncais dans mon precedant article, je vais me lancer dans une randonne de 4 jours avec Olivier un ami rencontre a Vancouver.

Mel, moi et Andrew, un dernier au revoir !

Je les vois partir, et l'air de rien, on commencait a vraiment bien s'entendre au bout de 5 jours. On ne passait pas notre temps ensemble, mais c'etait toujours une tres bonne surprise de se retrouver le soir, ou dans un col ! Ils vont me manquer, c'est sur !

Mais pas le temps de trainer, une rando nous attends. Apres avoir passe une heure dans la maison du Parc National de Banff, a plannifier notre itineraire avec un garde, reserver nos sites de camping, laisser mon passeport au cas ou des recherches auraient ete a lancer, je me lance dans la preparation de mon materiel : je sors tout, et fais le tri.

Mais quel bazar !

Fierement sponsorise par Moulin Jenny SA !

Le plus dur est de trouver un endroit pour stocker mon velo, ma remorque et le materiel inutilise pour 4 jours. Je demande a tout hasasd a un balayeur s'il connait un magasin de velo, et il m'en indique un, en me disant de demander Jason. J'y vais et en effet, Jason m'indique un endroit de son magasin ou je peux laisser ton mon attirail. Le prix ? 12 bieres ! Pas de probleme !

Quand je reviens, on se repartit le travail : Olivier va au Safeway faire les courses et je vais dans un cybercafe pour donner des nouvelles. Je m'apercois que Clemence, ma petite soeur est connectee, et je peux finalement skyper avec ma famille. Quel choc de tous les voir reunis a nouveau ! La derniere fois, c'etait a Noel ! Quel emotion ! Je ne peux m'empecher de retenir une larme, vite essuyee du revers de la main. Si loin et si pres a la fois. Et sur mon velo, j'y pense aussi, a la famille. Je prends les nouvelles, vois que tout le monde va plutot bien, Juliette est rentree de Turquie et se prepare pour des vacances bien remplies, Clemence a passee avec succes ses examens en Suisse et se prepare a aller en stage a Paris, Maman est bientot au bout de l'annee scolaire, mais la chaleur excite un peu trop les enfants, et Papa a l'air de passer beaucoup de temps en Aveyron, ca fait plaisir !

Olivier me rejoint, et nous nous partons le soir meme en direction d'un camping juste en dehors de Banff. La marche a pied, c'est bien plus lent, et plus lourd sur le dos. Mais c'est plus calme aussi, et bientot c'est doux et lent pas du randonneurs qui rythme discussions et reflexions. Les clochettes d'Olivier pour prevenir les ours de notre arrivee accompagnent les grincements de mon sac, que ceux qui m'ont accompagnees connaissent bien ! Par contre, la bombe a poivre a ete confisquee a Olivier par les Greyhound bus. Heureusement, de biens sympathiques randonneurs de Boston nous en laissent une car ils vont prendre l'avion : quelle chance !

Nous voila deja en dehors de Banff, avec des promesses de beaux paysages !

Le premier camping est plein, mais le suivant n'est pas tres loin. Par contre, le cadre n'est pas le meme, et au lieu du lac, on se retrouve au milieu de la foret et de moustique affames.

Ils y en a qui ont essaye, mais ils ont eu des problemes !

La tente est donc notre dernier abri a l'epreuve des moustiques, et bien qu'il soit tard, je dois tenir mon journal de bord.

Le dur travail du reporter

Le lendemain, on passe a cote du lac Minewanka, le plus grand du parc de Banff, notamment utilise par les bateaux a moteur pour les touristes et pour la peche, mais pas pour le kayak ou le canoe, il est bien trop froid. Nous perdons une bonne demi-heure a trouver le debut du chemin, mais nous voila bientot au fond d'une vallee, ou les seules traces sont celles des fers des nombreux chevaux passes par la.

Nous trouvons enfin notre camping, qui est desert, et nous nous installons dans ce veritable decor de western, avec sa riviere, ses gues, et ces falaises environnantes. Par contre, pour Olivier, ce n'est pas facile, une tendinite commence a se faire sentir au niveau de sa cheville gauche. La fraicheur de la riviere est la bienvenue, et mes nouvelles connaissances en la matiere me rendent assez efficace : arnica, ibuprofene, graisse d'ours et chevilleres vont nous etre utiles.

Non, les ours ne toucheront pas a notre nourriture !

Le lendemain, la douleur est toujours la ... nous decidons donc de revoir notre planning et de faire un circuit a la journee a un lac d'altitude. Le sentier est vraiment tres utilise par les chevaux, et tres peu par les randonneurs, mais un peu par les ours. Et nous n'avons toujours croise personne depuis le lac. Une riviere sans pont se presente a nous et nous devons la passer a gue.

Pas d'autres moyens que de se mouiller les pieds

On se pose au col pour un petit repas, mais la pluie commence a tomber doucement. Un groupe de cavalier passe devant nous, et ca doit etre le bonheur pour eux : les chemins sont parfait pour leurs chevaux et les vues sont imprenables. On continue donc notre trajet jusqu'au lac sous une fine pluie.

On etait pourtant bien la !

Comme le garde du parc nous l'avait dit, la neige est encore bien presente, et je m'enfonce parfois jusqu'au genoux. Heureusement qu'Olivier a son pantalon de montagne pour faire la trace.

Je croyais qu'on etait en ete !

On arrive au lac, les falaises sont abruptes, et la glace n'a pas fini de fondre. Tout est blanc et gris. le lac, les falaises, le ciel. On fait donc demi-tour, objectif atteint. Mais la pluie commence a bien tomber et le sentier devient boueux. C'est donc sous nos couches de Gore-Tex que l'on refait le sentier en sens inverse. Le passage du gue est un peu plus difficile, l'eau etant montee, mais toujours faisable !
Un peu de pluie histoire de corser les choses !

Le soir de retour au camp, on s'allume un bon feu pour secher nos affaires et nous rechauffer par la meme occasion. Le lendemain, la douleur d'Olivier est toujours bien presente, et nous decidons de nous trouver un camping au bord du lac, pour ne pas trop rallonger le parcours. Comme je suis en forme et que j'ai quand meme besoin d'altitude, je me fais un lever de soleil, qui me demande de sortir de mon sac de couchage a 5 heures du matin. J'ai repere un sommet pas trop loin, mais pas de chemin : je couperais donc a travers les bois.


Un montagne digne d'un lever de soleil !

Ca grimpe bien a travers la foret, et bien plus que ca en a l'air sur la partie herbeuse. Le soleil me rechauffe le visage au sommet de cette derniere, mais le vent souffle bien fort. Je continue jusqu'a la partie la plus haute sur la photo (qui ne l'est pas en vrai). Et la, la vue est imprenable ! Ca valait vraiment le detour, et je medite quelques minutes avant de redescendre. Je devais rejoindre la tente pour 8h, et j'ai exactement le temps de faire un decompte de 10s devant Olivier qui se reveille tout juste : quel timing !

Sur le chemin du lac, on croise un attelage a l'ancienne, un cheval suivie de 8 mules, qui vont ravitailler les maisons des gardes du parc. Que ca donne envie !
Le metier de reve !

Finalement, c'est une superbe idee que d'avoir modifie notre itineraire : les abords du lac sont magnifiques. Le petit sentier qui le surplombe est de toute beautee. Au camp le soir, nous rencontrons trois autres personnes. des ingenieurs en petrole de Regina. Deux d'entres eux sont originaires du Texas. On allume le feu ensemble et on partage notre repas avec eux. Meme si le lieu est paradisiques, un vent fort et froid nous glace tous, et nous nous regroupons autour du feu. Comme tous les soirs, je vais me laver a la riviere, mais cette fois-ci, je les impressionne, je suis en tenue d'Adam au bord du lac, de l'eau jusqu'aux genoux. Mais qu'est ce que ca fait du bien, et je suis de nouveau frais et dispo. Comme Olivier a toujours un peu de mal, et que j'ai toujours ce besoin d'altitude, je me releve tot le matin suivant pour voir le soleil se lever sur le lac. Helas, la configuration du lieu ne me permet pas de profiter des ses rayons rechauffants, mais je me regale tout de meme des paysages. La zone que j'ai traversee est l'une des plus dangeureuses en terme d'ours car des baies dont rafolent ces plantigrades poussent de mi-juillet a mi-septembre. Je n'ai croise personnes, contrairement a 2 des 3 ingenieurs qui croiseront une mere grizzli et deux oursons plus tard dans la journee. C'est en les revoyant en ville le soir meme que j'ai appris la nouvelle !
Un nouveau jour se leve sur la planete Terre

Il faut dire qu'aujourd'hui 1er juillet, c'est Canada Day, la fete nationale ! On a entendu parler d'un dejeuner gratuit a Banff et on se presse pour y arriver. On se lance meme dans du stop apres le lac. Contre toute attente, c'est une Ford Mustang GT 5.0 L decapotable qui s'arrete. La capote s'ouvre et le conducteur, Marc, un jeune trentenaire nous lance "My girlfriend will kill me, but come in, we'll give you a ride to Banff" devant sa copine. On s'entasse a l'arriere, comme dans les films americains, et le vent nous fouette le visage : on est trop content ! On discute un peu et nous voila deja dans Banff. On le remercie du fond du coeur et on en revient toujours pas !

Aurons-nous notre dejeuner gratuit ? a-t-on recroise nos trois ingenieurs ? quel est le programme de Banff pour Canada Day ? vous saurez tout dans le prochaine episode : Canada Day !

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