Dimanche, après être rentré des raquettes, qui est-ce que je ne découvre pas chez moi ? Benoît ! Le voilà installé dans mon salon, quatre sacoches dans l'entrée. Je suis tellement sous le choc que j'oublie la moitié de mes affaires dans la voiture de location, et qu'il faudra 2 semaines à Alex pour me refaire passer mon portable, mon sac, une pelle à neige, des lunettes de ski, un fromage et j'en passe.
Autour d'une bonne soupe maison, je découvre Benoît, le vrai, l'unique, que je n'avais connu jusqu'ici qu'à travers son blog. J'avais d'abord dévoré ses récits, avant de soudain découvrir qu'il allait faire escale dans la capitale de Colombie-Britannique fin mars. Je lui avais donc tout naturellement proposé de s'arrêter dans mon futur chez moi. Benoît, c'est un Marseillais, sport études volley à l'INSA, plutôt grand, assez bronzé (même s'il dit que c'est le froid qui lui a foncé le teint) et pas frimeur pour deux sous.
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Tiens, un autre vélo devant chez moi ! |
Lundi soir, comme le veut la tradition, on va au Army Legion. Le billard est gratuit, et c'est sur de la musique live que l'on enchaîne les parties. On commence à sympathiser avec des gars du coin, qui ont aussi fait de ce bar le rendez-vous du lundi. Nous on reste au pool, des tables de petites dimensions, où il faut rentrer toutes ses boules (pleines ou rayées) avant de rentrer la noire. Et l'une des règles, c'est d'annoncer son coup à l'avance. Si l'on ne réussit pas le coup annoncé, même si l'on rentre une de ses boules, c'est à l'adversaire de jouer. Ca oblige à bien réfléchir et ne rien laisser au hasard. Et puis il faut rester humble, parce qu'à côté, ça joue au snooker, et là c'est la catégorie au dessus. C'est presque du golf tellement la table est grande ! Et puis on ne paie pas pour avoir les boules, on paie pour la lumière !
Je ne sais plus si c'était avec Benoît, mais outre les fléchettes, que j'avais pu pratiquer de longues heures dans l'atelier du local pionnier (scouts), en prétextant aller "chercher des vis", j'ai découvert le shuffle board. En gros, c'est un curling de bar, une patinoire de salon, un plancher ciré recouvert de sable de fin, et de près ça ressemble à ça.
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Et ça glisse encore plus que le air hockey ! |
En parlant hockey, ça en a été la semaine ! Njiva, un copain avec qui j'étais allé skier me devait 20$, et il a eu la bonne idée de me rembourser en place pour les Giants, les juniors de Vancouver, qui jouent dans la même ligue (WHL) que les Blazers de Kamloops. Sous une bonne pluie, on s'est donc rendu au Pacific Coliseum, où la moitié des Français de Vancouver se retrouvaient. En effet, les places avaient été mises en vente sur Groupon, un site d'achat collectif qui cartonne à Vancouver. En rentrant, on a eu le droit à une petite serviette de 30cm sur 30cm aux couleurs des Giants. D'abord, j'ai cru que c'était pour se sécher des trombes d'eau qui nous sont tombées dessus, mais pas du tout, c'est pour le Towel Power. Le Towel Power, c'est le super combo des supporters de hockey. Quand tu vois Towel Power sur les écrans géants, tu réfléchis pas et tu fais tourner ta serviette en l'air. Comme ça ça donne de l'ambiance et ça déstabilise les adversaires. Mais on a eut beau faire tourner nos serviettes aussi vite qu'on a pu, les Giants se sont quand même pris 3-0 par Tri Cities, et le jeu était un peu brouillon.
Mais on a eu de la chance, on était du côté de Nancy et Jenny, qui nettoyaient la glace de toutes leur force, alors qu'en face ils avaient John et Terry.
Nancy et Jenny en pleine action ! |
Et puis on a pu voir les même dirigeables qu'à Kamloops, distribuer des tickets aux enfants groupés en masse à leur verticale. Par contre, c'était la première fois que je voyais de l'antropo-glacio-bowling, avec un bonus pour la boule qui s'agite pour faire tomber les quilles récalcitrantes.
Towel Power pour l'antropo-glacio-bowling |
La principale mission de Benoît consistait à emballer son vélo pour prendre l'avion. Avec Alex, on avait pu attraper un carton, mais ce dernier n'était pas assez grand, Benoît a donc du repasser en trouver un plus grand. Armé de son opinel, il a fait du grand travail pour tout protéger.
Il ne faut déranger l'homme qui emballe son vélo |
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Le Chinois pour les Nuls |
Mercredi soir, on s'est retrouvé dans un restaurant japonais pour l'anniversaire d'Olivier, un ami belge. On était 16 et on a pas hésité à déplacer les tables pour faire un grand carré. Dans une bonne ambiance, nous avons pu déguster entre autres des sushis, des rolls, des bières japonaises et du sake. J'ai pu revoir des classiques : "c'était nippons, ni mauvais" ou encore le trop célèbre "Tu veux manger chinois ou vietnamien..Non merde c'est quoi la connerie?" des Inconnus. Et puis on a même retrouvé un couple belge qu'on avait rencontré avec Alex aux Elfin Lakes, qui en a d'ailleurs profiter pour me rendre ma pelle à neige. A 10h, nos amis japonais avaient tout nettoyé et attendaient en blouson, alors qu'on était tous encore en train de discuter autour de la table. On est sorti et c'est la première fois que je vois les restaurateurs s'en aller avant les clients !
Pour samedi, j'ai réussi à attraper 3 places pour les Canucks sur Craigslist. C'est pas donné, et j'aurais peut-être du négocier, mais au moins je rentrerai une fois dans le temple du hockey qu'est la Rogers Arena, et que je croise tous les matins en allant travailler. Grosse ambiance, des jerseys partout, le grand show à l'américaine, et tout ce qu'il faut pour dépenser ses petits dollars. On est bien en avance et le match du soir oppose les Canucks de Vancouver, premiers de NHL avec dans leurs rangs les frères Sedin, deux frères jumeaux suédois, qui trustent les premières et quatrièmes places des meilleurs buteurs de la NHL (somme des goals et des assits) et Roberto Luongo, gardien de l'équipe du Canada pendant les Jeux Olympiques, contre les Oilers d'Edmonton, derniers de la ligue depuis 3 ans. Soit dit en passant, les derniers de la ligue sont les premiers à faire leur choix au draft l'année suivante. Le draft, c'est la sélection des nouveaux joueurs amateurs ou junior qui entrent chez les pros, et c'est réglementé, pour équilibrer les équipes. Pour informations, les Canucks, c'est les Canadiens, comme les Yankes sont les Américains et les Froggies les Français. Et les Oilers, c'est pas une révélation, l'Alberta, province de Calgary et Edmonton, est pleine à craquer de pétrole.
Donc on se retrouve en haut, derrière les buts, et c'est presque ambiance boîte de nuit, tellement la musique envoie du lourd et les lumières bougent dans tous les sens. A l'échauffement, ça bouge dans tous les sens, et les joueurs ont vraiment la maîtrise du palet : ils jonglent avec leurs crosses, le font passer entre les jambes, et le place juste sous la transversale.
On pourrait presque deviner qu'on joue à domicile |
Après l'échauffement, les joueurs repassent au vestiaire. C'est toujours bizarre de voir les joueurs en vrai après avoir vu tous ces matchs à la télé, et ces maillots dans les rues. Kesler, Burrows, Bieska, Samuelson, Luongo, H. et D. Sedin sont des noms qui sonnent maintenant très familiers. Comme au début de chaque match, l'hymne Canadien est entonné et de belles images du Canada sont diffusées sur les écrans.
Le Temple du Hockey |
Et ça y est c'est parti ! Ca glisse, ça passe, ça se bouscule, ça tire. Les parois de plexiglas ondulent de tout leur long sous les body checks répétés des joueurs. Un Canuck à même réussi un semblant de plaquage cathédrale en soulevant un Oiler sur son dos. Mais le President Trophy, qui récompense le leader de saison régulière, est déjà acquis aux Canucks qui plient finalement sous les assauts d'Edmonton.
On oublie pas de se taper dessus de temps en temps |
Même si les combats sont plus rares car les arbitres interviennent plus rapidement après les nombreux traumatismes qu'ont subit des joueurs comme Sydney Crosby des Penguins de Pittsburgh (ultime buteur de la finale Canada-USA) ou Max Parcietty de Canadians Habs (Habitants) de Montréal (d'où le CH sur les maillots) laissé sur la glace après avoir heurté un montant dans sa course.
J'en oublierai presque de dire que les Canucks se sont finalement pris 4-1 par les derniers, suivi d'un 2-0 à Edmonton quelques jours plus tard. En espérant qu'ils feront mieux pour les play-offs. C'est l'occasion d'expliciter ce concept qui est si populaire ici, et si flou en France. A la fin de la saison régulière, les 32 équipes sont classées dans les deux Conférences, Est et Ouest, de 16 équipes chacune. Seules les 8 premières sont qualifiés pour ces fameux play-offs, équivalent de coupe ou tournoi. La 1ère équipe joue contre la 8ème, la 2ème contre la 7ème, la 3ème contre la 6ème et la 4ème contre la 5ème. Le succès s'obtient en 4 victoires, donc la victoire se joue entre 4 et 7 matchs. Puis le plus fort restant encontre le plus faible restant, jusqu'à la finale de Conférence, puis la finale oppose les vainqueurs de chaque Conférence pour soulever la sacro-sainte Stanley Cup !
La fine équipe : Léo, moi et Benoît |
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Tout sourire avant le départ ! |
En tout cas, j'en souhaite une très belle à Benoît, qui prenait pour la dernière fois l'avion avant de faire d'une traite Pékin-Moscou-Marseille !
Et pour en savoir plus sur son périple : http://tdm2010.jimdo.com/
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