Le lendemain, à 8h, nous étions dans un taxi-brousse en direction de Lomé, pour les départs de Charles, le soir-même, et de Romain, trois jours plus tard. A Lomé, on retrouve l'appart qui a connu notre première nuit togolaise. On repasse à la banque, puis, en bon occidentaux, on va à Cristal Plage, un restaurant paillote typiquement européen, à l'image de ceux que j'ai pu connaître au Kenya : des paillotes, du sable blanc et fin, de belles vagues, deux trois couples européens et des plats hors de prix pour le commun des Togolais. On se repose, et on continue sur notre lancée occidentale, un bon boeuf braisé - pommes de terre sautées au Galion, un restaurant plutôt sympa, dans la bonne tradition des restau que j'avais pu connaître à Lyon, entre bons amis. Le départ de Charles, à 2h du mat' dans les rues quasi-désert de Lomé se fait en silence, et les adieux sont brefs, mais touchants. Le lendemain, on traîne, fait notre lessive, joue à la bataille africaine. Elle se joue avec 5 cartes chacun dans un jeu de 32 sans les as. Celui qui ouvre le pli donne la couleur maître du pli, et le gagnant du dernier pli met 1 point, 2 quand il gagne ce pli avec un sept, et 4 points quand il gagne les deux derniers plis avec 2 septs, en annonçant fièrement "Seven". Je ne compte plus les parties faites, sur le chantier, à Lomé, et par la suite pendant le voyage. L'après-midi, nous allons prendre un verre sur la plage, et comme c'est dimanche, elle est bondée. Des jeunes qui se baignent, des expat' allemands qui tiennent une bonne consommation de bière locale, des joueurs de foot, des photographes (à l'argentique pardi !).
Le lendemain, Lucile et moi nous levons à 6 heures pour aller voir les pêcheurs sur la plage. Leur technique est assez simple : à l'aide de grandes barques de 4m de long, ils vont amener leur filer à environ un demi kilomètre de la plage, en laissant les deux extrémités du filet accrochés à des palmiers de la plage. Soit les barques sont motorisés, soit ce sont 6 rameurs musclés, 3 sur chaque bord, qui rament en cadence pour lutter contre le courant. Leur synchronisation et leur puissance me surprend, tout comme leur endurance. Les embarcations doivent lutter contre les vagues du rivage pour revenir à terre, et l'on voit l'équipage sauter comme s'il fallait échapper à une bombe. Puis il faut tirer cette embarcation pour l'emmener à l'abri de l'eau. On met deux rangés de poutres dans le sables sur lequel l'on place 2 tuyaux qui soutiennent la barque et permet de la faire avancer. Puis commence le long travail de traction des filets. Patiemment, c'est un long travail de tir à la corde qui se met en place, et qui dure plusieurs heures. Je les quitte rapidement puisqu'avant de partir pour Togoville, une ville voisine, je dois prolonger mon visa. Comme il fallait s'y attendre, je ne peux le faire le jour même et doit le faire fin de semaine pour qu'il couvre l'intégralité de mon séjour. J'y retournerai le lendemain et laisserai le soin à Manu, volontaire d'AMECAA à Lomé le chercher et me le faire passer.
Après le taxi, nous rejoignons Togoville en pirogue, propulsée à la perche. C'est à Togoville qu'a été signé le traité de protectorat avec les Allemands en 1884. Le Togo est passé français en 1914, au début de la première guerre. Nous y rencontrons le prince héritier de Togoville, homme sage et très cultivé, qui nous accorde un entretien (ne vous inquiétez pas, c'est chose courante !) et réponds très patiemment à toute nos questions. Il a pour ambition de devenir à nouveau le roi du Togo, et de remplacer Faure Gnassibé, actuel président du Togo, à la suite de son père Eyadema, qui est au pouvoir depuis les années 60. Tu parles d'une démocratie ! En revenant, nous passons à l'hôtel du lac, qui abrite un magnifique couple de crocodile, que nous avons vu bouger, mais pas manger d'agneau tenu par une grue et livré en guise de goûter ("il est où le moigneau ?!"). En attendant notre taxi, qui a profité du temps disponible pour aller nettoyer sa toyota 4WD breack d'origine suisse (4 wheel drive ou 4 roues motrices), nous avons rencontré une fille, Jennifer, qui travaille pour son oncle dans la maison voisine. On échange nos numéros, un peu sans conviction, et surtout pour Pascal, notre pote togolais. De retour à Lomé, on va mangé et c'est avec une grande surprise que Jennifer nous rappelle et vient passer la soirée avec nous. On joue aux cartes, je lui fait quelques tours de magie, et puis, fatigue générale et on va se coucher. La pauvre, elle s'était bien habillée et croyait que nous allions sortir danser. On se quitte le lendemain, juste après le petit déjeuner, et je pars acheter les billets pour le bus de la Poste, service qui vient tout juste d'être mis en place. Je flane un peu, puis file remettre mon passeport pour la prolongation du visa. Que le redémarrage au feu vert est riche en poussière et en gaz d'échappement, je le respire à pleins poumons !
L'après midi, avec Romain et Pascal, nous sommes allés au Musée du Golfe de Guinée. 3 pièces pleines d'objets accumulés et répertoriées par un collectionneur suisse. Du bronze, du bois, de la terre, de l'or, tous ces matériaux travaillés par des orfèvres de leurs domaines.
Le soir, avant le départ de Romain, on va regarder la ou plutôt les premières mi-temps des matchs de ligue des champions. En fait, nous sommes tous entassés dans une petite salle sur des bancs et face à nous, 6 télé diffusant les 4 matchs en parallèles (deux matchs diffusés 2 fois pour ceux qui suivent). Même Canal + ne fait pas aussi bien ! Par contre, pas facile de se concentrer, on a peur de rater l'action du match. Quand l'ambiance chauffe, je cherche l'action à l'origine mais c'est souvent trop tard. Heureusement, l'atmosphère est respirable malgré la grosse chaleur extérieure.
A 20h, Romain prend le taxi pour s'en aller. A l'aéroport, c'est la même émotion : 3 semaines, c'est long et court à la fois, et les adieux sont à nouveaux brefs.
Pascal est triste et ne dis plus grand chose, il est touché par le départ d'un bon pote.
Le lendemain, réveil à 5h et direction la Poste. Nous avons pris un de leur bus qui est plus fiable que le taxi brousse, mais aussi plus confortable (climatisation et télé). Mais le bus ne fait pas tout, et avec une route défoncée, il est impossible de dormir. Des films très locaux sont diffusés, et devant la qualité de ces derniers, je me suis mis à aimer Plus belle la vie !
Nous sommes arrivés à Kara en milieu d’après-midi. Après avoir refoulé la demi-douzaine de taxi qui voulait nous prendre, nous avons pénétré dans la ville à pied, d’abord à la recherche d’un bon repas, puis de l’hôtel que l’on nous avait conseillé. Au niveau des repas, le Togo ne brille pas forcément par sa diversité : de la bouillie, des omelettes, des spaghetti, des petits-pois, du poulet et du bœuf. Le fou-fou (de l’igname (gros tubercule s’approchant de la pomme de terre) pilé, auquel on ajoute de l’eau) est une pâte blanche excellente, collante et nourrissante, que l’on mange avec les doigts accompagné d’une bonne sauce pimenté. Le fou-fou est servi le dimanche, mais aussi lorsque l’on a des invités. J’ai plusieurs fois joué du pilon. Cela se fait à deux, et il faut tenir la cadence, et surtout le pilon. Au début, les Togolais se moquent de notre force et de notre précision (on ne tape pas fort, et à côté), mais à force d’observation, de pratique et d’ampoules, j’ai commencé à devenir plus qu’un sujet de plaisanterie. L’astuce est surtout de lever le pilon assez haut pour bien donner de l’élan, un peu comme quand on se sert d’une pioche ou d’un merlin, bien que ce ne soit pas le même mouvement.
Pilage du foufou |
J’ai donc opté pour les spaghettis et l’omelette.
Nous avons alors rejoins notre hôtel, l’hôtel Biova, et par souci d’économie, nous avons misé sur la chambre la moins chère à 2500 CFA la nuit soit 4 euros. Bilan : les wc et les douches en commun (les wc étaient encore habités par quelques occupants que la chasse d’eau ne voulait pas évacuer), la chambre composée d’un lit double, d’un ventilateur et d’une table : c’est bien suffisant !
Le lendemain, après avoir tergiversé avec plusieurs taxis, dont l’un, après avoir compris que plus on a de passager, moins le prix par passager est élevé, nous a laissé prendre un autre, devant la puissance du raisonnement. Nous avons pris la direction de Kanté, pour visiter la vallée Tamberma, habité par un peuple du même nom, dont les maisons sont classées au patrimoine mondial par l’UNESCO. A l’entrée du parc, on négocie les tarifs pour l’entrée, le guide et les motos qui seront nos moyens de transport. Au lieu des 28000 CFA annoncés, je descends à 23000 CFA, ça n’est pas trop mal. Et c’est parti pour de la piste, au milieu d’une savane montagneuse. Les Tambermas sont en fait un peuple de chasseur, qui, pourchassé, s’est installé dans les montagnes. L’un de leur ancêtre est descendu au niveau d’un grand baobab et a fait une incantation : le baobab s’est ouvert et est devenu un refuge pour ce dernier, se refermant même en cas d’attaque. Je suis entré dans le baobab, et je m’attendais à un tout petit espace d’un ou deux mètres carré au sol, et c’est un véritable appartement étudiant, avec bien 15 m² de surface et une hauteur sous plafond de 5 mètres, avec fenêtre et poste d’observation en haut : dingue !
L'entrée du baobab sacré |
De ce baobab se sont inspirés les Tambermas pour construire leurs maisons : de vrais maisons fortes, bien protégées et très fonctionnelles. Un espace pour les poules, un pilon et une meule sont prévus dans le vestibule, des meurtrières pour des faire le guet et envoyer des flèches empoisonnées, une pièce caché et un espace pour les moutons sont aménagées dans la pièce centrale. On monte alors dans une sorte de niveau intermédiaire où l’on trouve la cuisine. Sur le toit, aménagé en terrasse, se trouvent les chambres des parents, des enfants et des invités, ainsi qu’un espace pour la douche et deux greniers à grains, protégés par des toits amovibles de chaume. La structure est faite en bois d’ébène, que l’on recouvre de terre locale, très résistante et que l’on recouvre de bouse pour éviter l’érosion. Nous avons fait plusieurs arrêts dans différents villages, parfois assaillis par des vendeurs, parfois très bien accueilli par les anciens du village.
La maison forte Tamberma |
Nous avons pressé le retour, en entendant du Bénin l’orage arriver, et en voyant les nuages gris se rapprocher. Après un repas à Kanté, nous avons pris la route de Kara, et sous une grêle violente, avons même du nous arrêter un instant, le vent renversant des arbres au bord de la route.
Le soir, nous sommes allés chez Léopold, un guide de Kara rencontré le matin même, installé dans sa boutique comme Tartarin à Tarascon. Vêtu de rangers, d’un chapeau kaki et d’un sac de randonné vide, il semble toujours sur le départ. Très sympa, c’est lui qui nous a conseillé le chauffeur de taxi pour Kanté à bon prix. Le soir, il nous a proposé de louer une moto pour la journée du lendemain, avec un parcours qui sillonne les collines voisines, comprenant plusieurs haltes chez des artisans et des missionnaires. Avec Latif, un jeune homme gentil mais discret, à qui appartient la moto, nous allons faire les réparations d’usage avant le départ. Je conduis dans Kara la nuit tant bien que mal. La moto est une deux-temps chinoise, de 100 cm², plus dynamique mais moins puissante que celle que j’avais conduite à Kpalimé. Les clignotants changés et la batterie rechargée, nous nous donnons rendez-vous le matin suivant.
Je vous emmène ? |
La dernière mode à Kara |
A 8 heures, nous sommes chez Léopold, qui nous remet le cadenas et deux casques très vintage, surtout pour Lucile, qui ressemble un peu à Kaliméro, le petit poussin avec sa coquille sur la tête. C’est parti pour l’aventure ! Le road-book est simple : tout droit, à gauche après la tribune, suivre la route principale dans les montagnes, s’arrêter à la mission, puis continuer jusque chez les forgerons à Tsarié, redescendre chez les potiers à Pya et rentrer sur Kara : véridique ! Pas besoin de carte, de boussole, ni de GPS ! Je me débrouille bien, et sur la piste, les réflexes de VTT, notamment pour les trajectoires, me sont bien utiles. La montée est pierrée et bétonné, cela ne m’empêche pas de caler deux trois fois. Les collines vertes et escarpées qui nous entourent sont de toute beauté, et c’est un plaisir de se retrouver aussi libres. Par curiosité, nous nous arrêtons dans un établissement de micro-finance, je suis curieux de savoir comment cela fonctionne. Il s’agit tout simplement d’une banque, proposant 4 produits d’épargnes, et 4 produits de crédits. La tontine est l’un de ces produits, qui permet d’épargner de l’argent jour après jour, selon une somme fixée. On parle de taux, de garanties, d’utilité, et le directeur de l’agence répond très clairement à chacune de nos questions. Nous lui demandons la mission, nous l’avions laissé un kilomètre plus tôt sur notre gauche.
Panneau surchargé ? Non ! |
En arrivant, il n’y a personne. Une femme nous guide jusqu’à la porte et une jeune blanc d’une trentaine d’année nous accueille. C’est un polonais qui est au Togo depuis déjà 7 ans. Il parle le français et la langue locale, le kabyé. Il nous fait visiter une petite collection d’objet récolté par le créateur de la mission, un Alsacien d’Haguenau, il y a 35 ans. Il nous apprend que l’Alsace a une grande culture de formation de missionnaire et que leur travail est très bon. Ca fait plaisir ! Nous discutons une bonne demi-heure et son constat sur la situation du Togo n’est guère optimiste : le gouvernement corrompu est inutile, les traditions ancestrales se perdent, les ONG et associations poussent comme des champignons et ne font pas un vrai travail de fond, les Togolais ne sont pas assez courageux et travailleurs pour remettre eux-mêmes leur pays debout alors qu’il compte énormément de richesse … Lucile reste sceptique, je me contente de l’écouter. Bien qu’il dresse ce bilan, il ne perd pas espoir et prévoit lui-même de créer une mission au Togo. Ce travail de fond m’impressionne vraiment, et contraste des discours utopistes des ONG qui veulent révolutionner le monde par chantiers de 3 semaines. Je me rends compte que l’Eglise a encore largement sa place dans ce pays où il y a tant à faire, et que son impact est durable. L’argent de la quête peut, je dis bien peut, être bien plus utile qu’un dont fait à une association où il disparaît au fur et à mesure qu’il rencontre des intermédiaires, et où l’utilisation finale ne répond pas à un besoin réel ou ne résout pas un problème présent.
Ré-enfourchant la moto, refaisant le monde où plutôt le Togo, nous prenons la direction des forgerons, puisque c’est notre prochaine étape. Lucile aperçoit une forge alors que je continue de filer. Le temps de garer l’engin, je la rejoins. La forge est constituée d’un foyer, sur lequel l’air arrive au moyen de deux soufflets en terre, que l’un des forgerons actionne, des enclumes au sol, le tout abrité par un toit. Les soufflets sont surmontés de peaux de moutons qui sont actionnés alternativement. Les braises en deviennent rouges, puis jaunes, et même blanches au niveau de l’arrivé d’air. L’ambiance est chaude, voir suffocante. Je transgoutte à grosses spires. La pièce de métal, ici un morceau de jantes, est martelé par deux autres forgerons. L’un tient la pièce chauffée à blanc et l’autre tape dessus au moyen d’un morceau de granit. L’enclume, un morceau de granit également, est enfoncée dans le sol. Cela donne à celui qui frappe une position très particulière, debout, les jambes écartés et les genoux légèrement fléchis, et qui ferait hurler un ergonome. Il y a 4 enclumes, chacune ayant son utilité. Ils forgent une houe, c’est un outil fait pour travailler la terre, à mi-chemin entre la pioche et la binette, en plus massif et avec un manche court. La forme arrive progressivement et, malgré le peu de sophistication des outils, le travail est précis. Nous quittons la forge, avec de petites castagnettes, très musicales.
Il fait un peu chaud ici |
Elle ne fait pas semblant d'attiser |
Recommandé par le Groupement des Ergonomes Réunis |
La descente sur Pya est rapidement expédiée. Nous nous restaurons dans un petit bui bui, et pour changer, je prends un plat de spaghetti-omelette, miam ! Nous partons alors à la recherche des potières. Un petit détour plus tard, nous arrivons enfin chez l’une d’elles. Comme si de rien n’était et tout en continuant à discuter avec des amies, elle sort de l’argile brute et deux morceaux incurvés, qu’elle place l’un sur l’autre : cela lui sert de tour à potier ! De sa main gauche, elle fait tourner le pot et ajoute la matière, de l’autre elle stabilise l’ensemble. Comme toujours, les mouvements et les gestes sont justes, ni trop, ni trop peu, ni trop vite, ni trop doucement, juste trop parfait ! Le pot terminé, elle le casse et le remet dans la réserve d’argile, ce sera pour une autre fois ! Nous allons voir une voisine, qui réalise des modèles de taille supérieure, jusqu’à 70 cm de haut. Même méthode et même savoir faire, version supérieure !
Avant la cuisson |
Quel savoir-faire ! |
C'est cuit ! |
L’après-midi touche à sa fin et nous reprenons la direction de Kara. Le soleil n’est pas tout à fait couché. C’est le cœur plein que nous roulons sur le bitume qui nous conduit chez nous. Le vent, le soleil, la vitesse, les paysages, autant de sensations qu’offrent la moto. En tout cas, la journée a été riche ! Nous remercions chaudement Leopold pour son itinéraire. Latif, qui nous a prêté la moto, me propose de nous retrouver à notre hôtel le soir, j’accepte, par politesse. Je le rappelle, et 10 minutes plus tard, nous voici tous les trois autour d’un verre. Il nous apprend qu’il est musulman et qu’il est étudiant, et qu’il commence sa maîtrise, sur l’étalement urbain de Sokodé, 2ème ville du Togo. Au fil de la conversation, de la religion à la politique en passant par l’urbanisme, je découvre un jeune homme posé, cultivé et ambitieux. Nous discutons longtemps et j’apprends beaucoup. La vison que j’avais du Togo en arrivant (très pauvre, la vision, pas le pays) s’étoffe de rencontre en rencontre et le puzzle se construit doucement. Cette journée a été, de mon point de vue, un pivot dans mon séjour, avant d’être l’une des plus enrichissantes. Avant, j’étais méfiant et peu enclin à partager de bon moment, complexé par ma couleur de peau. Après, j’ai compris que prendre le temps est la clé, et que chaque personne rencontrée est avant tout un Homme, et que chacun a à nous apprendre.
De retour, sains et saufs |
Le retour de Kara à Kpalimé s’est effectué en 2 jours, en taxi-brousse. Le taxi-brousse est bien plus qu’un moyen de transport, c’est une philosophie. Il faut être prêt à attendre 2 heures un départ prévu dans 10 minutes, se retrouver à 25 dans un minibus Toyota de 5 rangés de 4, avoir les genoux comprimés et les fesses en compote. Mais c’est moins cher, et en plus, on rencontre du monde ! La dernière partie du trajet n’a pas été évidente pour moi : devant la surpopulation du taxi et mes jambes étant trop grandes, j’ai du voyager en position fœtus, les genoux repliés contre le ventre pendant une heure et demie, sur les trous et les nids de poules. Auparavant, j’étais sur le strapontin de bout de rangé qui ne tenait que de travers, les genoux calés. Je remercie avant tout le guide du routard par sa taille, qui m’a permis de sauvegarder ma fesse droite. Peu à peu, le paysage nous devient familier et nous nous sentons bientôt chez nous !
Nous arrivons à Kpalimé en fin d’après-midi, Ana, Mawuli et Alphonse, des Togolais, nous attendent, et ça fait très plaisir de les revoir. Fatigués mais heureux, nous découvrons les nouveaux volontaires pour le chantier d’éducation. 7 filles pour 2 garçons, la tendance est donnée !
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